Négocier ? Oui, mais comment ?

Ukraine : Ce que l’administration Biden devrait faire

Dans nos précédents articles, « L’inquiétude gagnerait-elle Washington ? » (3 et 6 novembre) et « Zelensky, l’empêcheur de négocier en rond ? » (23 novembre), nous expliquions le dilemme de l’administration américaine qui aimerait bien geler le conflit en Ukraine de manière à gagner du temps pour reconstituer les forces de l’OTAN, et le problème posé par l’entêtement du président Volodymyr Zelensky qui tient à poursuivre le combat jusqu’à un hypothétique retour du pays aux frontières de 1991. Or, comme les États-Unis ont répété à qui voulait les entendre que « Putin has already lost… anyway » et que c’était au pouvoir ukrainien de déterminer les conditions d’éventuelles négociations, il est difficile à Washington de se substituer à Kiev pour prendre l’initiative de pourparlers.

Що робити ?

Guerre en Ukraine : Zelensky, l’empêcheur de négocier en rond ?

Que faire de Volodymyr Zelensky ? À Washington, à Bruxelles, siège à la fois de l’Union européenne et de l’OTAN, dans les autres capitales occidentales, on se pose cette question sans trouver, pour le moment, de réponse. Ou plutôt, si ! On imagine bien ce qu’il conviendrait de faire, mais on n’ose pas formuler l’idée et encore moins la mettre en pratique. Comment se débarrasser ce celui que l’on célébrait naguère comme le champion de la liberté et de la démocratie, le Winston Churchill du xxie siècle ? Et même comme le nouveau Saint Georges qui, armé de la lance blindée de l’OTAN, allait terrasser le dragon Poutine.

Une guerre dans l'impasse ? Ou perdue ?

États-Unis-Russie : L’inquiétude gagnerait-elle Washington ? (Seconde partie)

Comme nous l’avons vu dans la première partie de notre article, grâce à ses armes hypersoniques qui éliminent l’avantage que les États-Unis pensaient acquérir avec leur bouclier antimissile, la Russie est parvenue à attirer l’attention de Washington sur la nécessité de reprendre un dialogue destiné à rétablir l’équilibre stratégique, mais à condition qu’il s’accompagne de négociations sérieuses sur la construction d’une nouvelle structure de sécurité en Europe et au-delà. Évidemment, cela ne peut que passer par la résolution du conflit en Ukraine.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique