L’auteur du Parrain, disparu en 1999, doit se retourner dans sa tombe tellement ses personnages, Vito et Michael Corleone, sont mis à toutes les sauces. La plupart des médias occidentaux ont fait un lien entre la mort d’Evgueni Prigojine dans le crash de son jet privé et le « baiser de la mort » que le président Vladimir Poutine, en bon capo mafieux, aurait donné à son caporegime pour lui pardonner sa trahison avant de le faire assassiner huit semaines plus tard. Disons-le tout de suite, cette image ne correspond en aucun cas à la réalité.
« Une victoire ! Mon royaume pour une victoire ! » Le président Volodymyr Zelensky a besoin, non pas d’un cheval, comme Richard III à la bataille de Bosworth, mais d’un succès, même infime, même provisoire pour pouvoir annoncer, le 24 août prochain, à l’occasion du 32e anniversaire de l’Indépendance de l’Ukraine, que la contre-offensive n’est pas un échec, qu’elle se poursuit et qu’il suffit de quelques milliards de dollars ou d’euros supplémentaires et d’un peu plus d’armes occidentales – des Abrams, des F-16, des Taurus, des ATACMS et même (pourquoi pas ?) des sabres laser et des croiseurs impériaux – pour finir par atteindre la mer d’Azov et même libérer la Crimée.
Cela n’a pas fait scandale et l’on se demande bien pourquoi : selon Oleksiy Danilov, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense d’Ukraine, les Asiatiques, parmi lesquels il place les Russes, seraient moins humains que les Ukrainiens. « Je n’ai rien contre eux, mais ce sont des Asiatiques. Ils ont une culture et une vision totalement différentes. La différence clé entre eux et nous est l’humanité[1] », a-t-il déclaré le 4 août dernier à la télévision de Kiev.