En apparence, pour le président Emmanuel Macron, peu importent les contingences, les contraintes, les aléas, la prise de distance de ses principaux alliés et les gros nuages noirs qui s’accumulent sur l’économie française. Il n’en démord pas : il empêchera la Russie de gagner la guerre par un soutien à l’Ukraine sans limites et sans lignes rouges.
On ne le sait pas encore, mais une nouvelle guerre a éclaté dans le monde occidental. Une guerre à bas bruit, sans coups de feu, sans explosions autres que rhétoriques, sans blessures autres que d’amour-propre, mais avec plusieurs victimes : le sérieux, la compétence et, à plus ou moins long terme, la cohésion de l’OTAN.
« I got rhythm, I got music, I got Ukraine, who can ask for anything more ? » Jusqu’à l’automne dernier, les Occidentaux dansaient allègrement – comme Gene Kelly – sur la musique de Gershwin : l’OTAN était grande et devenait plus forte jour après jour. Le problème est que depuis cet hiver, l’orchestre occidental à perdu son rythme et sa partition à mesure qu’il devenait évident que l’Ukraine ne pouvait pas gagner.
Il est rare qu’à l’issue d’une rencontre internationale – en l’occurrence la conférence de Paris de soutien à l’Ukraine[1] – la presque totalité des participants se précipitent devant les micros pour désavouer les propos de leur hôte. C’est pourtant ce qu’a réussi le président Emmanuel Macron, le 26 février. En entrouvrant la porte à l’envoi de troupes européennes en Ukraine, il a déclenché une tempête de protestations qui a fait perdre à la France encore un peu de crédibilité diplomatique qui lui restait.