Viktor Ianoukovytch et José Manuel Barroso : un jeu de dupes

Ukraine : Triste anniversaire

1re partie : Ukraine-UE, le désaccord d’association

Comme on le sait, même s’il n’est pas politiquement correct de le dire, la guerre n'a pas commencé en 2022 mais il y a dix ans, en février 2014. Elle a pour origine directe la « révolution » ou le « coup d’État » (selon que l’on soit guelfe ou gibelin) de l’Euromaïdan, à Kiev, et le reversement du président Viktor Ianoukovytch avec la bénédiction évidente des pays occidentaux. Selon le narratif communément admis à l’Ouest, la raison principale de la révolte contre le pouvoir fut le refus du pro-russe Ianoukovytch, poussé par Vladimir Poutine, de signer un accord d’association avec l’UE qui était censé : 1) ancrer solidement l’Ukraine à l’Europe, et 2) apporter ipso facto le niveau de vie occidental à l’ensemble de la population du pays.

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Ukraine : Pour gagner, changer les règles ?

Éditos et articles déconnectés de la réalité prolifèrent depuis que les médias voient – sans oser ouvertement l’admettre – que l’Ukraine est en train de perdre la guerre, voire qu’elle l’a déjà perdue. Mais, attention ! il ne faut pas parler de défaite mais de « non-victoire », comme a osé le dire la rédactrice en chef du desk russe de RFI dans C dans l’air (France 5), le 5 janvier[1].

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Ukraine : Déception en deçà de l’Atlantique, déception au-delà

Du voyage en Amérique que Volodymyr Zelensky a effectué pour assister à la prestation de serment du nouveau président argentin, Javier Milei, sans doute ne lui reste-t-il qu’un goût âcre. Une caricature montre Milei répétant « No tengo dinero ! » (Je n’ai pas d’argent !) à un Zelensky insistant. Mais ce que voulait l’Ukrainien, c’était surtout d’avoir la possibilité de plaider sa cause auprès des chefs d’État présents à l’inauguration. Depuis le début de la guerre, les dirigeants sud-américains ont toujours refusé de l’entendre. Non pas vraiment par hostilité à l’égard de l’Ukraine mais par défiance à l’égard des États-Unis. Aucun, sauf le Paraguay, aligné sur Washington, n’a appliqué les sanctions américaines et européennes contre la Russie. À l’occasion de cette visite, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a exprimé le sentiment général en refusant catégoriquement de recevoir le solliciteur.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique