Le président Zelensky signe un missile Scalp-EG fourni par la France

Ukraine : Pour gagner, changer les règles ?

Éditos et articles déconnectés de la réalité prolifèrent depuis que les médias voient – sans oser ouvertement l’admettre – que l’Ukraine est en train de perdre la guerre, voire qu’elle l’a déjà perdue. Mais, attention ! il ne faut pas parler de défaite mais de « non-victoire », comme a osé le dire la rédactrice en chef du desk russe de RFI dans C dans l’air (France 5), le 5 janvier[1].

Antonio Aguto : faute d'armes, on envoie un général !

Ukraine : Déception en deçà de l’Atlantique, déception au-delà

Du voyage en Amérique que Volodymyr Zelensky a effectué pour assister à la prestation de serment du nouveau président argentin, Javier Milei, sans doute ne lui reste-t-il qu’un goût âcre. Une caricature montre Milei répétant « No tengo dinero ! » (Je n’ai pas d’argent !) à un Zelensky insistant. Mais ce que voulait l’Ukrainien, c’était surtout d’avoir la possibilité de plaider sa cause auprès des chefs d’État présents à l’inauguration. Depuis le début de la guerre, les dirigeants sud-américains ont toujours refusé de l’entendre. Non pas vraiment par hostilité à l’égard de l’Ukraine mais par défiance à l’égard des États-Unis. Aucun, sauf le Paraguay, aligné sur Washington, n’a appliqué les sanctions américaines et européennes contre la Russie. À l’occasion de cette visite, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a exprimé le sentiment général en refusant catégoriquement de recevoir le solliciteur.

Difficultés cognitives ou décalage temporel ?

États-Unis : Comme les Bourbons ?

« Ils n'ont rien appris, ni rien oublié » : c’est en ces termes que Talleyrand décrivait la conduite des Bourbons à leur retour d’exil en 1814, après plus de vingt ans de république et d’empire qui avaient radicalement changé la France. Ils n’étaient pas revenus dans le même pays et pourtant ils se comportaient comme s’il ne s’était rien passé. Loin de nous de vouloir comparer le président Joe Biden à Louis XVIII, ou l’administration américaine à la cour de la Restauration, mais il nous semble que, sans avoir quitté leur pays, les responsables de la Maison Blanche ne se sont pas rendu compte qu’ils ne vivaient pas dans le même monde que leurs prédécesseurs d’une autre époque.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique