Ukraine : Une époque intéressante…

Ukraine : Une époque intéressante…

On dit que le dirigeant chinois Deng Xiaping (1904-1997) aimait à rappeler une malédiction consistant à souhaiter à son ennemi de « vivre des temps intéressants ». Il semblerait que, pour beaucoup en Ukraine, l’époque intéressante vienne d’arriver.

La bataille légale pour la formation de la nouvelle Verkhovna Rada a commencé dès la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, le 3 mai. Rappelons que le Parlement actuel, élu pour cinq ans en octobre 2014, devait clore ses travaux le 27 novembre prochain et que les élections législatives pour son renouvellement étaient fixées au 27 octobre. Comme nous l’indiquions dans un précédent article, le président élu, Volodymyr Zelensky (1978-), avait la possibilité de dissoudre la chambre à la seule condition d’entrer en fonction avant le 27 mai. En effet, la Constitution interdit toute dissolution dans les six mois qui précédent la fin de la législature. Or c’est la Rada qui fixe la date de l’investiture qui doit intervenir dans les 30 jours suivant la proclamation des résultats.

Certains parlementaires tentèrent de mener un combat d’arrière-garde pour retarder la cérémonie d’inauguration après la date fatidique, en s’imaginant que, plus la campagne pour les législatives serait longue, plus ils auraient la possibilité de mettre en difficulté le nouveau président et de renverser la tendance des urnes.

Pourquoi les États-Unis se retirent-ils de l’INF?

Pourquoi les États-Unis se retirent-ils de l’INF?

On dit que c’est avec les lumières du passé que l’on progresse dans les ténèbres de l’avenir. Il est donc difficile de répondre à cette question sans en poser une autre, en retour : qui se souvient de la crise des « euromissiles » qui remonte à l’époque de la guerre froide ?

Voici l’histoire, en quelques mots : à partir de 1977, les Soviétiques déployèrent sur le théâtre européen les missiles RSD-10 Pionnier (mieux connus sous le code OTAN de SS-20). Ils étaient dotés de trois têtes de rentrée indépendantes d’une portée de 4 700 km et d’une grande précision. Ces caractéristiques les rendaient capables de détruire les infrastructures militaires de l’Europe occidentale, mais pas d’atteindre les États-Unis. Ils constituaient donc une arme nucléaire susceptible de détruire le dispositif de défense de l’OTAN en prélude à une attaque conventionnelle des forces du Pacte de Varsovie. De ce fait, ils mettaient à mal le principe américain de « riposte graduée » et introduisaient un risque de « découplage » des défenses de part et d’autre de l’Atlantique. Les États-Unis seraient-ils décidés à engager une guerre nucléaire totale en ripostant avec leurs missiles balistiques intercontinentaux à l’emploi par les Soviétiques d’armes nucléaires incapables d’atteindre le « sanctuaire » américain ?

Ukraine : Zelensky, le candidat trublion, l’emporterait au second tour (sondage)

Ukraine : Zelensky, le candidat trublion, l’emporterait au second tour (sondage)

Qui sera le prochain président ukrainien ? Petro Porochenko (1965-), le titulaire, va-t-il rempiler pour un nouveau mandant de cinq ans ? Ou bien Ioulia Tymochenko (1960-), l’ancien Premier ministre, parviendra-t-elle enfin au poste tant convoité ?

Les sondages les donnaient jusqu’à il y a peu au coude à coude aux alentours de 16 ou 17 %, mais Porochenko prend un peu d’avance sur sa rivale (20 % contre 13 %). Néanmoins, ils demeurent derrière un autre candidat, peu connu internationalement jusqu’à la toute fin de l’année dernière et qui l’emporterait largement si l’élection devait avoir lieu aujourd’hui : Volodymyr Zelensky (1978-), homme de spectacle, à la fois acteur, producteur, réalisateur et scénariste, mène la danse avec quelque 24 % des intentions de vote.

Comme il est peu probable que l’un de ces trois candidats – ou des 36 autres dont la plupart ne dépassent pas 2 % – l’emporte au premier tour de l’élection, le 31 mars, un deuxième tour organisé le 21 avril opposera, comme en France, les deux candidats arrivés en tête.

Selon le dernier sondage en date, dont le journal Novoïe Vremia rend compte le 16 mars, Zelensky l’emporterait face à Porochenko (par 52 % contre 44 %), et par un écart plus grand face à Tymochenko (55 % contre 41 %[1]).

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique