On se souvient des rodomontades télévisuelles de Bruno Le Maire, à l’époque ministre français des Finances : l’Ouest allait « provoquer l’effondrement de l’économie russe » grâce aux sanctions « d’une efficacité redoutable » ! C’était le 1er mars 2022, cinq jours à peine après l’entrée des troupes russes en Ukraine. Deux ans et cinq mois plus tard, le 24 juillet dernier, huit autres ministres européens des Finances[1] ont repris la même antienne dans un texte commun écrit pour le journal britannique The Guardian.
Est-il si difficile de comprendre le sens de « guerre d’attrition » ? On serait tenté de le croire tellement les experts de tout poil et même certains généraux des plateaux de télévision paraissent ignorer qu’il s’agit d’une guerre dont le but n’est pas de gagner du terrain mais d’épuiser les forces et les réserves de l’adversaire, avec patience et détermination en économisant ses propres forces, quel que soit le temps que cela prend.
Comment les dirigeants occidentaux sont-ils tombés si bas ? La séquence est pathétique. Elle se déroule lors du sommet du G7 en Italie, dans les Pouilles, du 13 au 15 juin. À un moment, les chefs d’État ou de gouvernement des pays qui étaient naguère les plus industrialisés de la planète sont rassemblés en plein air pour assister au saut de huit parachutistes portant chacun l’un des sept drapeaux nationaux. Plus, bien sûr, celui de l’Union européenne dont la représentante, sans légitimité particulière, s’incruste à tous les sommets.