Benyamin Netanyahou et Joe Biden en Israël, le 14 juillet 2022

Lobbies : L’attaque du Hamas va-t-elle remettre en question l’aide américaine à l’Ukraine ?

Il est encore trop tôt pour tirer le moindre enseignement géopolitique des événements qui se déroulent actuellement entre Israël et le Hamas (et plus largement les populations et combattants palestiniens). On verra sans doute dans les prochains jours quelles conséquences ils auront et leur influence sur les relations entre différents pays et groupes de pays concernés. Tout dépendra de l’ampleur des combats et de l’engagement de tierces parties dans le soutien à l’un ou l’autre des belligérants ou même dans les combats.

Vladimir Poutine, Iounous-bek Evkourov et Andreï Trochev au Kremlin le 28 septembre

Wagner : Pourquoi n’écoute-t-on pas ce que dit Vladimir Poutine ?

Il est difficile d’expliquer un curieux paradoxe : il est courant, à l’ouest, de considérer le président Poutine comme un terrible autocrate et pourtant personne ou presque ne semble prêter attention aux décisions qu’il prend, comme si ses paroles devaient rester lettre morte. L’actualité nous en donne un exemple éclairant avec la prétendue nomination, le 28 septembre 2023, d’Andreï Trochev dit Sedoï (le Grisonnant) à la tête des soldats du Groupe Wagner en Ukraine. « Prétendue » parce que, en réalité, cette nomination a été annoncée trois mois plus tôt, le 29 juin, et elle est devenue effective très vite après cela, le 14 juillet, comme nous l’indiquions dans l’un de nos précédents articles.

Le Maître du Haut Château : un nouvel épisode ?

Inversion des valeurs : Le Canada montre l’exemple ?

Heureusement, la mémoire de l’horreur est encore vivace quatre-vingts ans plus tard. Inutile de revenir ici sur le scandale lié à la réception du président Volodymyr Zelensky au Parlement canadien, en compagnie du Premier ministre Justin Trudeau. Le tollé mondial soulevé à juste titre par la « standing ovation » offerte par la Chambre des communes à Yaroslav Hunka, 98 ans, combattant volontaire de la 14e division Waffen-SS « Galizien » (Halytchyna en ukrainien) a, pour une fois, été suivi d’effets. Le speaker de la Chambre, Anthony Rota – qui avait invité l’ancien combattant nazi et organisé sa reconnaissance publique – s’est vu contraint de démissionner. Quant à Justin Trudeau, il a été obligé de présenter des excuses tout en expliquant qu’il avait été piégé à l’insu de son plein gré, comme un vulgaire coureur cycliste, et que tout était d’ailleurs la faute de la propagande russe ! Le ridicule ne tue pas, mais il laisse des traces, parfois indélébiles.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique