Luiz Inácio Lula da Silva, XI Jinping, Cyril Ramaphosa, Narendra Modi et Sergueï Lavrov au sommet de Johannesburg

Géopolitique : La franchise des BRICS

En 2023, le groupe de pays que l’on réunit sous le sigle de BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a connu une transformation radicale. Jusqu’à récemment, la plupart des commentateurs en Occident considéraient ce groupe comme un ensemble de pays, sympathique ou antipathique selon le point de vue, mais faible et sans importance géopolitique réelle parce qu’il réunissait des puissances régionales qui n’avaient que peu en commun à part des intérêts commerciaux et, peut-être, une volonté de bouder ensemble dans leur coin en récriminant contre les États-Unis et la dictature du dollar sur l’économie mondiale. Mais jamais, croyait-on, ils ne pourraient contester l’hégémonie occidentale.

Le site du crash de l'Embraer Legacy d'Evgueni Prigojine

Prigojine : Non, Mario Puzo n’est pas dans le coup

L’auteur du Parrain, disparu en 1999, doit se retourner dans sa tombe tellement ses personnages, Vito et Michael Corleone, sont mis à toutes les sauces. La plupart des médias occidentaux ont fait un lien entre la mort d’Evgueni Prigojine dans le crash de son jet privé et le « baiser de la mort » que le président Vladimir Poutine, en bon capo mafieux, aurait donné à son caporegime pour lui pardonner sa trahison avant de le faire assassiner huit semaines plus tard. Disons-le tout de suite, cette image ne correspond en aucun cas à la réalité.

In the Fighting Seventh’s the place for me, Its the cream of all the Cavalry

Ukraine : Mais… où est la cavalerie ?

« Une victoire ! Mon royaume pour une victoire ! » Le président Volodymyr Zelensky a besoin, non pas d’un cheval, comme Richard III à la bataille de Bosworth, mais d’un succès, même infime, même provisoire pour pouvoir annoncer, le 24 août prochain, à l’occasion du 32e anniversaire de l’Indépendance de l’Ukraine, que la contre-offensive n’est pas un échec, qu’elle se poursuit et qu’il suffit de quelques milliards de dollars ou d’euros supplémentaires et d’un peu plus d’armes occidentales – des Abrams, des F-16, des Taurus, des ATACMS et même (pourquoi pas ?) des sabres laser et des croiseurs impériaux – pour finir par atteindre la mer d’Azov et même libérer la Crimée.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique