« Ils sont venus, ils sont tous là »… chantait Charles Aznavour. Cependant, ceux-là ne venaient pas du sud de l’Italie mais des steppes et des montagnes de l’Asie centrale. Les présidents des cinq républiques – le Kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, l’Ouzbek Chavkat Mirziïoïev, le Turkmène Serdar Berdymoukhamedov et les deux frères ennemis, le Kirghiz Sadyr Japarov et le Tadjik Emomali Rakhmon – étaient tous présents à Moscou pour entourer Vladimir Poutine le 9 mai, lors du défilé et des cérémonies marquant le 78e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie.
Rappelons que le 9 mai de l’année dernière, deux mois et demi après le lancement de l’« opération militaire spéciale » russe en Ukraine, les cinq dirigeants centrasiatiques avaient brillé par leur absence. Même le président Tokaïev n’était pas venu en dépit du soutien militaire que la Russie et les autres membres de l’OTSC[1] lui avaient apporté face aux émeutes insurrectionnelles qui avaient menacé son pouvoir en janvier 2022. Bien sûr, tous avaient de bons prétextes de ne pas venir et, d’ailleurs, conscient de cela, le Kremlin n’avait pas émis d’invitations de manière à ne pas créer de situations embarrassantes.