Les dirigeants du G7 et de l'Union européenne. Vers le déclin ?

Géopolitique : Le G7 face au monde multipolaire

Dans une interview donnée à Sud Radio, le 19 mai dernier (écouter ici), j’expliquais que le G7, qui s’est réuni cette fin de semaine à Hiroshima (Japon), vivait ses dernières heures d’hégémonie. Mon raisonnement se fondait sur le constat que les sanctions édictées contre la Russie par le monde occidental, dont le G7 est la quintessence, ne fonctionnaient que très mal.

Rappelons que le but avoué des mesures prises contre Moscou était, selon les termes du ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, le 1er mars 2022, de « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie » dans le but de « provoquer l’effondrement de l’économie russe ». Les sanctions, affirmait-il péremptoire, étaient d’une « efficacité redoutable ». Près de quinze mois plus tard, on ne peut que constater à quel point il avait raison !

Un lance-lance roquettes multiple HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) en cours de chargement.

États-Unis : Les limites de l’aide militaire à l’Ukraine

Selon les experts américains de la défense, le budget alloué par le Congrès des États-Unis pour la fourniture d’armement à l’Ukraine diminue à un rythme accéléré alors que les stocks du Pentagone sont en train de s’épuiser[1].

Sur les 48,9 milliards USD alloués à l’aide militaire à Kiev depuis février 2022 quelque 36,4 milliards ont été livrés, contractés ou engagés. Selon les rapports, les 11,3 milliards qui restent seront épuisés au plus tard en septembre.

Les cinq présidents d'Asie centrale entourent Vladimir Poutine devant la tombe du soldat inconnu le 9 mai 2023

Géopolitique : l’Asie centrale rentre dans le rang

« Ils sont venus, ils sont tous là »… chantait Charles Aznavour. Cependant, ceux-là ne venaient pas du sud de l’Italie mais des steppes et des montagnes de l’Asie centrale. Les présidents des cinq républiques – le Kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, l’Ouzbek Chavkat Mirziïoïev, le Turkmène Serdar Berdymoukhamedov et les deux frères ennemis, le Kirghiz Sadyr Japarov et le Tadjik Emomali Rakhmon – étaient tous présents à Moscou pour entourer Vladimir Poutine le 9 mai, lors du défilé et des cérémonies marquant le 78e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie.

Rappelons que le 9 mai de l’année dernière, deux mois et demi après le lancement de l’« opération militaire spéciale » russe en Ukraine, les cinq dirigeants centrasiatiques avaient brillé par leur absence. Même le président Tokaïev n’était pas venu en dépit du soutien militaire que la Russie et les autres membres de l’OTSC[1] lui avaient apporté face aux émeutes insurrectionnelles qui avaient menacé son pouvoir en janvier 2022. Bien sûr, tous avaient de bons prétextes de ne pas venir et, d’ailleurs, conscient de cela, le Kremlin n’avait pas émis d’invitations de manière à ne pas créer de situations embarrassantes.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique