Dans deux mois, le 19 septembre 2021, vont se tenir en Russie les premières élections législatives après l’adoption de la nouvelle mouture de la Constitution, en juillet 2020. Ce scrutin est censé marquer le début d’un processus destiné à changer les pratiques politiques russes et à amorcer une évolution vers l’« après Poutine ».
Si nous écrivons « est censé », c’est que, comme dit le bon mot attribué au physicien Niels Bohr, « la prédiction est un art très compliqué, spécialement quand elle concerne l’avenir ». Il y a, bien entendu, deux réponses possibles à la question posée dans le titre. Un « non » catégorique s’impose à ceux qui tiennent la Russie pour irréformable et voient le régime « dictatorial » de Vladimir Poutine ancré dans la durée jusqu’en 2036 (et même au-delà si une nouvelle réforme constitutionnelle est adoptée entre-temps).
Cependant, si l’on considère que rien n’est immuable et que la Fédération de Russie doit relever les défis d’un monde en constante mutation, force est de constater que les choses doivent bouger et que la réforme de 2020 n’a pas été conçue pour simplement prolonger de deux mandatures (douze ans) la présidence de Vladimir Poutine, mais bien plutôt pour permettre la montée en puissance d’un nouveau système politique pour tenir compte de l’évolution de la société.