Pourquoi Arthur ? D’où vient cette expression du langage courant qui évoque la promesse d’un châtiment pour une faute commise. Certes, les jeunes d’aujourd’hui ne l’utilisent plus guère, mais ceux qui ont on plus de, disons, quarante ans ne peuvent que garder le souvenir de l’un ou l’autre de leurs parents levant un doigt aussi sentencieux que menaçant en disant :
— Oh, toi ! Tu vas te faire appeler Arthur !
Même la tournure de la phrase était bizarre : « se faire appeler ». Cela suggérait que le simple fait d’être affublé de ce nom était un sujet d’infamie. Mais qui pouvait être cet Arthur mystérieux dont la simple évocation laissait entendre les pires supplices. Le roi fondateur de la Table ronde et sa fameuse épée Excalibur qui pourfendait les félons ? Le célèbre écrivain Conan Doyle dont le détective fétiche découvrait à coup sûr les mauvaises actions ? Ou une évocation de la fin pathétique de Rimbaud dans l’hospice de Marseille ?