Défense russe : à la recherche de l’équilibre perdu

Défense russe : à la recherche de l’équilibre perdu

Avec la fin de la guerre froide, les États-Unis ont tenté de pousser leur avantage militaire, mais viennent d’être contournés par les nouveaux missiles hypersoniques russes qui rétablissent l’équilibre stratégique.

« La Russie n’a que deux alliés : son armée et sa flotte », disait l’empereur Alexandre III à la fin du xixe siècle. Cet aphorisme, connu de tous les Russes, est gravé sur le socle du monument à ce tsar que le président Vladimir Poutine a inauguré le 18 novembre 2017, dans les jardins du palais de Livadia, à Yalta en Crimée.

Ainsi, pour le centenaire de la révolution bolchevique de 1917, c’était un monarque symbolique de l’ancien régime, bâtisseur de l’armée russe moderne, que Poutine avait choisi d’honorer. Pendant ce temps, à Moscou, ses assistants peaufinaient le discours annuel qu’il devait prononcer le 1er mars 2018 devant l’Assemblée fédérale, la réunion des deux chambres du Parlement russe, et qui allait constituer, selon les mots du président, « un événement historique très particulier ».

Ukraine : Après les élections, les choses sérieuses commencent

Ukraine : Après les élections, les choses sérieuses commencent

Avec 43,16 % des voix au scrutin proportionnel et 254 députés[1], le parti présidentiel « Serviteur du Peuple » a obtenu la majorité absolue des sièges au Parlement. Il n’a pas besoin de s’unir avec d’autres forces pour former une coalition gouvernementale, mais il peut être intéressant pour lui de compter sur des alliés au sein de la nouvelle Verkhovna Rada.

Les élections législatives du 21 juillet 2019 ont donné un résultat inédit dans l’histoire de l’Ukraine indépendante, c’est-à-dire depuis 1991. Pour la première fois, un parti détient, à lui seul, la majorité absolue des sièges au Parlement, la Verkhovna Rada. Jusqu’à présent, les majorités se créaient sur des coalitions, souvent instables, parfois atypiques, c’est-à-dire fondées sur l’association de partis aux programmes divergents et même contradictoires, dont le seul dénominateur commun était la volonté de se partager des postes et de détenir une parcelle du pouvoir. Négociations, tractations, petits arrangements entre ennemis étaient le lot commun de vie politique avec, pour résultat, une totale incapacité à mener à bien des réformes et la persistance d’une corruption très importante favorisée par un système étatique fondé sur le capitalisme de connivence où les responsables de l’État privilégient les oligarques et hommes d’affaires qui leur étaient proches et qui les finançaient en retour. Ce système a conduit à l’émergence d’une ploutocratie où les deux tiers des députés étaient millionnaires et le président lui-même était un oligarque.

Ukraine : à dix jours des élections législatives l'écart se creuse

Ukraine : à dix jours des élections législatives l'écart se creuse

Selon un nouveau sondage[1] de l’Institut international de sociologie de Kiev, quatre partis seulement seraient susceptibles de se partager les 225 sièges qui se joueront au scrutin proportionnel lors des législatives du 21 juillet prochain.

En effet, quatre listes semblent assurées de dépasser la barre de 5 % des suffrages, ce qui permet d’obtenir des députés. Celle de Serviteur du Peuple, le parti du président Volodymyr Zelensky, est désormais créditée de 48,5 % des voix. Deuxième, mais loin derrière elle avec 14,1 %, figure la liste pro-russe de la Plateforme d’opposition-Pour la vie. Ces deux formations sont créditées de sensiblement trois à quatre points de plus que dans les précédents sondages, ce qui semble indiquer une cristallisation du choix des électeurs qui paraissent délaisser les formations traditionnelles.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique