Pourquoi les États-Unis se retirent-ils de l’INF?

Pourquoi les États-Unis se retirent-ils de l’INF?

On dit que c’est avec les lumières du passé que l’on progresse dans les ténèbres de l’avenir. Il est donc difficile de répondre à cette question sans en poser une autre, en retour : qui se souvient de la crise des « euromissiles » qui remonte à l’époque de la guerre froide ?

Voici l’histoire, en quelques mots : à partir de 1977, les Soviétiques déployèrent sur le théâtre européen les missiles RSD-10 Pionnier (mieux connus sous le code OTAN de SS-20). Ils étaient dotés de trois têtes de rentrée indépendantes d’une portée de 4 700 km et d’une grande précision. Ces caractéristiques les rendaient capables de détruire les infrastructures militaires de l’Europe occidentale, mais pas d’atteindre les États-Unis. Ils constituaient donc une arme nucléaire susceptible de détruire le dispositif de défense de l’OTAN en prélude à une attaque conventionnelle des forces du Pacte de Varsovie. De ce fait, ils mettaient à mal le principe américain de « riposte graduée » et introduisaient un risque de « découplage » des défenses de part et d’autre de l’Atlantique. Les États-Unis seraient-ils décidés à engager une guerre nucléaire totale en ripostant avec leurs missiles balistiques intercontinentaux à l’emploi par les Soviétiques d’armes nucléaires incapables d’atteindre le « sanctuaire » américain ?

Ukraine : Zelensky, le candidat trublion, l’emporterait au second tour (sondage)

Ukraine : Zelensky, le candidat trublion, l’emporterait au second tour (sondage)

Qui sera le prochain président ukrainien ? Petro Porochenko (1965-), le titulaire, va-t-il rempiler pour un nouveau mandant de cinq ans ? Ou bien Ioulia Tymochenko (1960-), l’ancien Premier ministre, parviendra-t-elle enfin au poste tant convoité ?

Les sondages les donnaient jusqu’à il y a peu au coude à coude aux alentours de 16 ou 17 %, mais Porochenko prend un peu d’avance sur sa rivale (20 % contre 13 %). Néanmoins, ils demeurent derrière un autre candidat, peu connu internationalement jusqu’à la toute fin de l’année dernière et qui l’emporterait largement si l’élection devait avoir lieu aujourd’hui : Volodymyr Zelensky (1978-), homme de spectacle, à la fois acteur, producteur, réalisateur et scénariste, mène la danse avec quelque 24 % des intentions de vote.

Comme il est peu probable que l’un de ces trois candidats – ou des 36 autres dont la plupart ne dépassent pas 2 % – l’emporte au premier tour de l’élection, le 31 mars, un deuxième tour organisé le 21 avril opposera, comme en France, les deux candidats arrivés en tête.

Selon le dernier sondage en date, dont le journal Novoïe Vremia rend compte le 16 mars, Zelensky l’emporterait face à Porochenko (par 52 % contre 44 %), et par un écart plus grand face à Tymochenko (55 % contre 41 %[1]).

Berlin 1938 ?… Non, Kiev 2019 !

Berlin 1938 ?… Non, Kiev 2019 !

Plusieurs milliers de militants ukrainiens d’une organisation d’extrême droite ultranationaliste appelée Natsionalni Droujyny (« les Milices[1] nationales ») ont marché silencieusement dans le centre de Kiev, le 2 mars 2019, pour célébrer le premier anniversaire de sa création.

Cette formation, dont le but officiel est d’assister les forces de maintien de l’ordre dans les villes ukrainiennes, est la composante paramilitaire d’un parti, le Natsionalnyï korpous (« Corps national »). Il est issu de Patriot Oukraïny (« Patriote d’Ukraine »), l’un des groupes à l’idéologie ouvertement néo-nazie qui composèrent le Pravy sektor (« Secteur droit ») lors des événements de l’EuroMaïdan en 2014.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique