Entre le XVIIIe siècle et le début du XXe, la marine russe a souffert d’une malédiction appelée l’« accès aux mers chaudes », c’est-à-dire aux mers libres de glaces toute l’année. À l’époque, la marine était à voile et la façade maritime de la Russie fort réduite. Ses ports en mer Blanche (Arkhangelsk), puis, au XIXe siècle, en Extrême-Orient russe (Vladivostok) étaient pratiquement inaccessibles en hiver et les seules voies d’accès aux zones océaniques étaient alors les ports de la mer Baltique et de la mer Noire : Saint-Pétersbourg fondé par Pierre le Grand en 1703, Sébastopol et Odessa, fondés par Catherine II respectivement en 1783 et 1794.
Non ! Disons-le tout de suite, contrairement à la résolution votée par l’Assemblée nationale française, le 28 mars 2023[1], le Holodomor (« famine ») en 1932-1933, n’a pas constitué un « génocide » du peuple ukrainien, mais participait d’un crime de masse particulièrement atroce visant à l’éradication des paysans en tant que classe dans l’ensemble de l’Union soviétique !
J’ai consacré au Holodomor un chapitre de mon livre L’Ukraine, une histoire entre deux destins, et un grand article dans la revue Le Figaro Histoire (juin 2022) que le lecteur peut consulter ici.
Lors d'un entretien accordé à la chaîne russe Rossiïa 1 et diffusé le samedi 25 mars 2023, le président Vladimir Poutine a annoncé le déploiement d'armes nucléaires tactiques en Biélorussie : « À partir du 3 avril, nous commencerons la formation des équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d'un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie »
Contrairement à ce qu’affirment de nombreux médias occidentaux, notamment en France, cette déclaration n’est pas une nouvelle surprise inattendue visant à brandir, une nouvelle fois, le spectre de la guerre nucléaire. En fait, elle constitue le début de la mise en œuvre d’un accord conclu par les présidents Poutine et Alexandre Loukachenko pendant le sommet qui les avait réunis à Minsk, le 19 décembre 2022. Lors de la conférence de presse qui s’était ensuivie, le président biélorusse avait bien annoncé « la préparation et l'entraînement de nos équipages capables de porter des armes spéciales et des munitions spéciales. Je dois vous informer que nous avons préparé les avions [que nous possédons depuis l'époque soviétique]. Nous les avons testés en Fédération de Russie et […] nous préparons actuellement des équipages capables de piloter ces avions transportant des munitions spécifiques. »