Seymour Hersh à son bureau du New York Times en 1975. Un nouveau "Miracle sur la 34e rue"?

Guerre en Ukraine : Le conte de Noël des deux Valeri

Décembre est une période propice aux contes de fin d’année, ces belles histoires qui commencent par un drame et se terminent toujours bien grâce à l’esprit de Noël, un coup de pouce du destin, un petit miracle, la bienveillance et la paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Or, justement, de tels hommes, le célèbre journaliste américain Seymour Hersh en a trouvé deux, et pas n’importe lesquels, des généraux d’armée, s’il vous plaît ! D’un côté, le commandant en chef ukrainien Valeri Zaloujny et, de l’autre, le chef de l’état-major général russe Valeri Guerassimov. Conscients que la guerre est dans l’impasse, les deux Valeri négocieraient en secret un accord de paix pour mettre fin à l’hécatombe.

Négocier ? Oui, mais comment ?

Ukraine : Ce que l’administration Biden devrait faire

Dans nos précédents articles, « L’inquiétude gagnerait-elle Washington ? » (3 et 6 novembre) et « Zelensky, l’empêcheur de négocier en rond ? » (23 novembre), nous expliquions le dilemme de l’administration américaine qui aimerait bien geler le conflit en Ukraine de manière à gagner du temps pour reconstituer les forces de l’OTAN, et le problème posé par l’entêtement du président Volodymyr Zelensky qui tient à poursuivre le combat jusqu’à un hypothétique retour du pays aux frontières de 1991. Or, comme les États-Unis ont répété à qui voulait les entendre que « Putin has already lost… anyway » et que c’était au pouvoir ukrainien de déterminer les conditions d’éventuelles négociations, il est difficile à Washington de se substituer à Kiev pour prendre l’initiative de pourparlers.

Що робити ?

Guerre en Ukraine : Zelensky, l’empêcheur de négocier en rond ?

Que faire de Volodymyr Zelensky ? À Washington, à Bruxelles, siège à la fois de l’Union européenne et de l’OTAN, dans les autres capitales occidentales, on se pose cette question sans trouver, pour le moment, de réponse. Ou plutôt, si ! On imagine bien ce qu’il conviendrait de faire, mais on n’ose pas formuler l’idée et encore moins la mettre en pratique. Comment se débarrasser ce celui que l’on célébrait naguère comme le champion de la liberté et de la démocratie, le Winston Churchill du xxie siècle ? Et même comme le nouveau Saint Georges qui, armé de la lance blindée de l’OTAN, allait terrasser le dragon Poutine.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique