Congrès des nationalistes ukrainiens le 1er décembre 2013 à Kiev.

Ukraine : Triste anniversaire (3)

3e partie : La « technologie » des révolutions de couleur

Les deux premières parties de notre série consacrée aux dix ans du début du conflit en Ukraine nous ont permis de déconstruire le narratif sur lequel repose encore, en Occident, la justification de la « révolution » de l’Euromaïdan : 1) le président Ianoukovytch ne porte pas seul la responsabilité du report de la signature d’accord d’association avec l’UE : l’intransigeance de la Commission européenne y fut pour beaucoup ; et 2) le pouvoir, à Kiev, était légitime, issu du scrutin présidentiel de janvier 2010, « transparent » et « respectueux des normes internationales » selon l’OSCE, et confirmé par les législatives d’octobre 2012.

Selon l'OSCE, le scrutin présidentiel de 2010 fut « transparent » et « respectueux des normes internationales en matière d’élections démocratiques »

Ukraine : Triste anniversaire (2)

2e partie : Une « révolution démocratique » ? Vraiment ?

Comment appelle-t-on un pays qui procède à une élection en moyenne tous les deux ans et où le pouvoir change régulièrement de mains ? Une démocratie ? Pas du tout, si l’on en croit les Occidentaux, c’est une horrible dictature ! Évidemment, pour que le mouvement de l’Euromaïdan pût passer pour « démocratique » il fallait bien que le pouvoir de Viktor Ianoukovytch fût dictatorial ! C.Q.F.D., comme on disait jadis à la fin d’une démonstration de maths.

Viktor Ianoukovytch et José Manuel Barroso : un jeu de dupes

Ukraine : Triste anniversaire

1re partie : Ukraine-UE, le désaccord d’association

Comme on le sait, même s’il n’est pas politiquement correct de le dire, la guerre n'a pas commencé en 2022 mais il y a dix ans, en février 2014. Elle a pour origine directe la « révolution » ou le « coup d’État » (selon que l’on soit guelfe ou gibelin) de l’Euromaïdan, à Kiev, et le reversement du président Viktor Ianoukovytch avec la bénédiction évidente des pays occidentaux. Selon le narratif communément admis à l’Ouest, la raison principale de la révolte contre le pouvoir fut le refus du pro-russe Ianoukovytch, poussé par Vladimir Poutine, de signer un accord d’association avec l’UE qui était censé : 1) ancrer solidement l’Ukraine à l’Europe, et 2) apporter ipso facto le niveau de vie occidental à l’ensemble de la population du pays.

PIERRE LORRAIN

Journaliste, écrivain - spécialiste de la Russie et de l'ex-Union Soviétique